Sieste, repos, productivité

Aujourd’hui, nous ne dormons que 6h58 en moyenne par nuit alors que notre besoin est de 8h. Cela revient aussi à 1h de moins par rapport à 20 ans plus tôt.

Le personnel et les élèves de l’École des Mines sont donc aussi concernés par le manque de sommeil. Si ce problème peut être compensé à court terme le week-end, à long terme il engendre plusieurs conséquences :

• une réduction des capacités intellectuelles avec des difficultés de concentrations qui entraînent une perte d'intérêts pour toutes les tâches qui demandent de réfléchir.

• un manque de perception avec de légères hallucinations.

• une réduction et une lenteur des réactions avec des réflexions plus lentes.

• une sensation de malaise avec des maux physiques comme des nausées, des maux de têtes, des vertiges, des troubles digestifs, etc…

La sieste peut aider à compenser ces symptômes du manque de sommeil. Cependant, il est nécessaire de faire attention à ce qu’elle n’empêche pas de dormir la nuit. C’est pourquoi elle doit suivre plusieurs règles pour être la plus efficace possible.

Tout d’abord, le lieu de sieste doit être calme et dans l’obscurité. Le confort est aussi primordial, mais les lits ne sont pas conseillés. La durée d’une sieste doit être comprise entre 15 et 30 minutes. Cela permet de ne pas rentrer dans une phase de sommeil profond et de risquer de se réveiller encore plus fatigué.

Pour avoir une sieste utile, il ne faut pas aller au-delà de la phase 2 de ce schéma de cycle de sommeil.

De plus, un pic de somnolence est ressenti vers 15h donc la sieste est conseillée entre 13h et 16h. Ne pas se reposer à ce moment-là peut donc être considéré comme l’abstraction d’un besoin primaire et physiologique.

Si la sieste n’est pas très bien perçue dans la culture française, ce n’est pas le cas dans tous les pays.

En Asie, le mode de vie est dirigé vers le fait de prévenir les maux. Les asiatiques pratiquent majoritairement la médecine préventive. C’est pourquoi en Chine, vous pouvez croiser des chinois endormis dans des lieux publics ou encore dans des magasins de meubles ! Le droit de la sieste a été instauré en 1948 par Mao : “les travailleurs de la République populaire de Chine ont droit au repos”. Au Japon, la sieste au travail est aussi très acceptée. Elle porte le nom de Inemuri. C’est une courte sieste, faite au poste de travail et à la vue de tous.

De même, en Amérique, la sieste commence aussi à être acceptée. Les entreprises américaines ont mis en place des espaces de siestes. Certaines sont encore en train d’en développer. Ces espaces sont plus individualisés contrairement aux pays asiatiques. Les résultats bénéfiques de ces lieux ont été rapidement constatés : une meilleure ambiance de travail, des journées plus longues et plus de performance.

Cependant, en Europe, la culture de la sieste pose débat. En Espagne où la chaleur empêche de travailler en début d’après-midi, la sieste est pratiquée et acceptée. Mais en Angleterre, la société est plutôt réticente à mettre en place des temps de repos au travail. Néanmoins, les tendances évoluent en France avec les nouvelles générations et en Allemagne avec les problèmes de vieillissement de la population.